Intervention DRAGUIGNAN -11 janvier 2024
Mme PRESMOSSELY, 1ère adjointe au maire de Draguignan.
Mme Françoise MAURICE, conseillère municipale.
Mesdames et Messieurs les membres de l’association MANIOC.
Mesdames et Messieurs les membres du club Bénin du lycée Jean Moulin de Draguignan.
Mesdames, Messieurs. Bonjour et merci d’être venus si nombreux honorer de votre présence le vernissage de cette superbe exposition intitulée « Femmes du Bénin ».Je suis heureuse et ravie de me retrouvée parmi vous ce soir.
L’amour fait des miracles : le Bénin à Draguignan, plus de 5000 km abolis, c’est merveilleux !
Merci à tous pour l’intérêt que vous manifestez pour le Bénin et particulièrement pour les femmes du Bénin.
Marraine de cette superbe exposition, très bien documentée sur des femmes du Bénin.
Je me sens vraiment honorée.
Que d’émotions! Voir des femmes du Bénin mises au devant de la scène.
Voir des héroïnes de tous les jours, ces amazones de nos jours valorisées, portées sous le feu des projecteurs !
Je ne trouve pas de mot pour vous exprimer toute ma reconnaissance.
Merci, merci de valoriser ces femmes qui, à l’instar de leurs ancêtres, les braves amazones « du royaume du DANHOMEY », toujours prêtes à prendre le maquis pour défendre leur roi et la terre du « Danhomey », s’échinent du lever au coucher du soleil pour faire bouillir la marmite, donner un avenir à leurs enfants, gérer le quotidien de toute la famille (du plus petit au vieillard), soulager les maux des unes, des uns et des autres souvent en s’oubliant elles mêmes.
La grande majorité des femmes du Bénin, la béninoise authentique, comme vous la découvrirez dans cette exposition, est une femme courageuse, battante, persévérante, ingénieuse, pragmatique, infatigable et digne avec une capacité de résilience incroyable.
Très fière, elle avance la tête haute.
Quand je pense à madame VIOU, deuxième marraine de cette prestigieuse exposition, malheureusement absente aujourd’hui, madame VIOU, 1ère cheffe de cuisine étoilée, au restaurant Rouge à Nîmes, femme talentueuse et battante, je suis fière et sereine car je me dis que la relève est assurée.
Bon nombre de femmes du Bénin, ont un potentiel énorme. Il suffit de leur tendre la main pour qu’elles révèlent leurs capacités. Croyez elles rivalisent d’ingéniosité.
Mais il est important que les femmes Bénin sachent qu’elles ont de la valeur et qu’elles occupent une place primordiale dans la société.
Elles sont présentes et actives dans tous les secteurs de la vie (familial, économique, social, culturel, cultuel….)
Le Pr Mahougnon lors de son intervention à l’occasion du « Vodoun-days » hier, disait que dans la religion VODOUN, la femme est un vrai catalyseur.
Les différents parcours et témoignages des femmes de cette exposition le démontrent bien.
Ce sont elles qui portent le Bénin.
Dans le monde, en particulier en Afrique et plus précisément au Bénin, nous les femmes, nous devons prendre conscience du rôle fondamental que nous jouons.
Ne sommes-nous pas les gardiennes de nos traditions et les actrices principales de l’éducation de nos enfants, futurs hommes et femmes de nos sociétés ???
Nous avons toutes les clés en main, il nous appartient de choisir les bonnes portes.
Permettez-moi, avant de clore mes propos, de faire un clin d’œil à cette petite femme mais grande dame qui a grandement contribué à faire de moi ce que je suis aujourd’hui. Ma maman Joséphine.
Merci maman, repose en paix.
Merci infiniment à toutes les personnes qui ont permis la concrétisation de cette belle manifestation.
La liste est longue et j’éviterai de les citer de peur d’en oublier.
Un merci particulier à l’association MANIOC, initiatrice de cette exposition et tous ses partenaires : la mairie de Draguignan. L’équipe très accueillante de La Chapelle de l’observance. Le club Bénin du lycée Jean Moulin de Draguignan, Arcade et son équipe….
Un grand bravo à tous pour cet excellent travail d’équipe dont le résultat est un régal pour les yeux, une vraie nourriture intellectuelle et une découverte du Bénin à travers ses femmes.
Vous êtes tout simplement formidables
Merci Marie José, Régine, Pauline et Arcade mes principaux interlocuteurs, pour votre gentillesse et votre disponibilité.
Merci à vous toutes et tous qui avez fait le déplacement ce soir pour soutenir cette belle initiative.
Meilleurs vœux à tous : santé, sérénité, beaucoup de joie, dans un monde plus solidaire et équitable.
Femmes du Bénin
Chapelle de l’Observance-Draguignan
Jeudi 11 Janvier 2024, vernissage de l’exposition
Tout d’abord, merci Madame la première adjointe pour votre présence, pour l’engagement de la Ville de Draguignan et de vos services qui ont rendu possible cette exposition.
Mais quelle joie de vous accueillir, Chère Eliane Aïssi! Merci d’être là, présente à nos côtés, vous qui êtes née et qui avez grandi au Bénin, dans ce pays d’Afrique au sud de notre sud, et qui vous établissez plus tard, vous n’avez peur de rien – dans le Nord – oui mais alors tout au nord de la France, et qui depuis, forte de vos engagements pour les femmes, inlassable et déterminée, ne cessez de voyager, sur ce drôle de méridien qu’est le vôtre, entre Lille et Porto-Novo, avec cette escale enchantée pour nous à Draguignan aujourd’hui. Vous ne perdez jamais le Nord, , mais vous ne perdez surtout jamais le Sud. Nous vous remercions infiniment d’avoir accepté d’être marraine de cette exposition. Si je dis escale enchantée, c’est en ressentant votre présence comme celle d’une fée bienveillante, moderne, non pas descendue du ciel, mais du train il y a à peine quelques heures, une valise à la main, pour venir se pencher sur le berceau de notre exposition.Marie-José Ramondetti qui a été à l’initiative de cet événement, et qui en a été l’âme, la cheville ouvrière avec l’équipe ici présente, Anne Gabion, Catherine Lebout, Arcade Assogba, Thomas Birzi et Olivier Martinez, m’a parlé de ce projet de Manioc concernant des femmes du Bénin créatrices, voilà bientôt deux ans. Ce mot de « créatrices » a immédiatement résonné en moi, qui viens du Mouvement de Libération des Femmes et de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, en pensant au Dictionnaire Universel des Créatrices, paru aux éditions Des femmes- Antoinette Fouque en 2013. Cet ouvrage monumental concerne près de 12000 femmes sur 40 siècles, sur tous les continents, dans toutes les disciplines, faisant apparaître un « sixième continent », celui des femmes, selon les mots de Benoîte Groult à l’époque.
C’est cet exemple de recherche réellement inspirant, qui m’a fait rejoindre alors Marie-José et nous nous sommes mises à la tâche. Nous avons cherché, tiré un fil, puis un autre, encore un autre, découvert une première femme maire, puis une réalisatrice, une chanteuse, une couturière cheffe d’entreprise, une sportive championne d’Afrique… et tant d’autres, venant de tous horizons. Une femme en appelant une autre, puis une autre, s’invitant ainsi dans une ronde, une pêche où notre filet remontait au jour, des femmes pour la plupart inconnues de nous, mais pas étrangères, dont nous saluons aujourd’hui les chemins de vie, et ce qu’on peut appeler leurs œuvres. C’était très émouvant, en convoquant l’intime de chacune , de ressentir la proximité de ces femmes à des milliers de kilomètres, lointaines aussi dans le temps, invisibilisées ou dans l’oubli, ainsi sortir de l’ombre de notre méconnaissance , d’apparaître, comme lorsqu’on développe une photographie et que se dessine un visage, ici chargé de vie, d’histoire, et où celles qui ne sont plus, côtoient nos contemporaines, où se réalisent des sortes de retrouvailles avec de vieilles connaissances perdues de vue, un album de famille en quelque sorte.
Je vous invite à découvrir leurs parcours, que les contraintes nous ont parfois obligées, non sans souffrance, à réduire à quelques lignes, sans renoncer pour autant à en tracer l’essentiel.
Je vous invite aussi à écouter leurs témoignages enthousiasmants, certains bouleversants, où les sourires frôlent parfois des larmes retenues. Le génie de ces femmes, leur courage immense, nous emportent, j’ose dire nous embarquent du côté de la vie, de celles qui font les enfants, se lèvent pour travailler, les éduquer , certaines avec un bébé au dos, un autre enfant à la main, une charge insensée sur la tête qui nous fait craindre à tout moment que tout chavire, mais qui avancent, confiantes en elles, dans les chemins de terre , qui se faufilent entre les voitures , dans une marche dansée, assurée de leurs pas solides pour tenir de façon ténue, la vie en vie.
Dans ce pays-là, sont des mères, des filles, des grands-mères, des sœurs, des aïeules, des amies habitantes du monde, de ce même sol, celui qui rassemble les femmes.
Alors merci à vous toutes et tous d’être là ce soir pour vivre leur épopée, pour l’attention que vous porterez à leurs gestes, leurs paroles, leur élégance, la splendeur et le chic de leurs tenues, pour ce qu’elles nous donnent si généreusement à connaître et à penser, avec leurs créations et avec les engagements de celles qui portent haut leurs idéaux pour les droits des femmes.
Dans ce temps du monde où la terre brule, est à feu et à sang, penser à ces femmes talentueuses, vaillantes, aux ressources surprenantes, donne de l’espoir, du courage pour relever la tête et le cœur.
Je terminerai par ces mots d’Antoinette Fouque qui pourraient s’appliquer à ce qu’est cette exposition:
« C’est un geste de gratitude envers celles qui ont transmis et transmettent leur culture, leur énergie et leur pulsion de vie ».
« Nous avons la chance avec elles de nous tenir au cœur du Continent le plus récemment apparu dans l’histoire, [celui du peuple des femmes], afin qu’elles aient leurs propres Lumières, et en éclairent le monde ».
Discours de Régine Sellier, membre du groupe de travail pour l’exposition « Femmes du Bénin »
En Dracénie, des liens forts avec le Bénin
La classe de maternelle du centre Yeten
Visite du centre Yeten, ici l’internat qui jouxte le jardin
Neuvième et dernier état des lieux de la recherche pour l’exposition sur les femmes du Bénin
Voici un nouvel état des lieux qui fait suite à celui rédigé en juin 2023. Cet état des lieux est le dernier, le travail de recherche et de scénographie est terminé.
Le même groupe a travaillé. Il est toujours constitué des 4 femmes qui travaillent régulièrement sur le projet (Anne G, Catherine, Régine et Marie-José), Arcade qui participe en visioconférence et les 2 coprésidents de MANIOC, Olivier et Thomas.
Evolution de nos recherches
– Le groupe de travail a fait le point sur les vidéos : un nouveau visionnage a permis de repérer quelques corrections nécessaires ; nous nous sommes interrogés sur la longueur du documentaire (plus d’une heure) ; pour résoudre ces problèmes nous avons décidé de limiter le nombre de vidéos, Catherine fera les petites corrections nécessaires. Georgiana Viou a validé la vidéo prise par Jonathan et montée par Catherine. Les vidéos qui n’ont pas été retenues seront visibles en ligne sur le site de MANIOC.
– Le groupe de travail a validé les photos « femmes bébés au dos » ou « femmes avec charges sur la tête » retravaillées par Catherine ; ces panneaux sont prêts.
– Régine et Marie-José ont terminé la relecture et la mise en page des fiches sur une vingtaine de femmes créatrices du Bénin ; Olivier a repéré les photos libres de droits pour une partie de ces femmes ; Thomas en a contacté d’autres par les réseaux sociaux pour demander des photos ; pour deux d’entre elles une capture d’écran vidéo a été faite pour avoir leur portrait ; le devis est établi pour l’impression sur papier plume ; le choix des modèles d’arbres pour accrocher ces fiches reste en discussion.
– Catherine a commencé le montage des vidéos « Productrices de savon » et « Productrices de karité ».
– Anne G et Marie-José ont terminé les recherches pour les panneaux « généralités ». Elles ont commencé le travail de synthèse et de simplification. . Thomas a rédigé l’aspect juridique.
– Marie-José a élaboré les fiches sur les amazones et la reine Tassi Hangbè, avec Thomas ont été finalisées les fiches sur le rôle des femmes dans les pratiques cultuelles dont les sociétés de masques Gèlèdè, la Gnon Kogui (reine-mère à la cour royale de Nikki), la retranscription du dernier entretien avec une femme du Bénin (Bernice Martin Correia).
– Catherine et Marie-José ont finalisé les panneaux « Rencontres » (témoignages de 3 femmes dont la plasticienne Edwige Aplogan qui a relu et corrigé son témoignage) et « Gestes de femmes » (les potières de Nikki) ;
– Le groupe de travail a sélectionné collectivement les paroles de femmes pour l’un des panneaux et réfléchi à la mise en page.
-Thomas a commandé l’ouvrage « Nous, les femmes du Bénin » (Elisabeth Fourn et L éon Bio Bigou) qui contient un certains nombre de proverbes pour l’un des panneaux. Sollicité par mail le professeur Bio Bigou a par ailleurs répondu à certaines de nos questions
– Anne et Marie-José ont acquis des blocs de pierres et graviers de différentes formes pour le stand des casseuses de cailloux dont le cartel est terminé.
-Anne et Régine ont trouvé des bidons pour le stand symbolisant le trafic d’essence et les stations « kpayo ».
Par ailleurs :
Sons :
Arcade et Emmanuel ont enregistré des chants de femmes (libres de droits) ; Olivier en assurera le montage.
Financement de l’exposition
Un vide-grenier est prévu ce samedi 23 septembre. Plusieurs membres de MANIOC ont donné des objets.
Nous avons avancé, il reste du travail mais nous allons y arriver.
Compte-rendu rédigé par Marie-José et relu par Anne Gabion
Huitième état des lieux de la recherche pour l’exposition sur les femmes du Bénin
Voici un nouvel état des lieux qui fait suite à celui rédigé fin avril 2023 Le même groupe a travaillé pour avancer sur les supports de l’exposition. Il est constitué des 4 femmes qui travaillent régulièrement sur le projet et poursuivent leur tâche (Anne G, Catherine, Régine et Marie-José), Arcade qui participe en visioconférence et les 2 coprésidents de MANIOC, Olivier et Thomas.
Evolution de nos recherches
Le groupe de travail cité ci-dessus :
– a visionné une dernière fois les vidéos réalisées par Arcade et celle réalisée par Jonathan Martinez (et montée par Catherine) ; les dernières modifications vont être apportées.
– les 13 portraits (travail du groupe et principalement Arcade et Catherine) sont imprimés et vont déjà être mis dans les cadres 50X50.
– Catherine a retravaillé une dizaine de photos « femmes bébé au dos » et « femmes portant des charges sur la tête » photographiées par Arcade : ces panneaux sont donc pratiquement prêts.
– Régine et Marie-José ont terminé la rédaction des fiches sur une trentaine de femmes créatrices du Bénin et entament le travail de relecture.
– Arcade a mis à notre disposition une vidéo sur les femmes productrices de savon et a filmé les femmes productrices de karité ; Catherine en assure le montage.
– Anne G et Marie-José poursuivent le travail de recherche et de rédaction des panneaux sur les généralités. Thomas rédige l’aspect juridique. Il travaille actuellement sur le droit des femmes du Bénin. Sa recherche permettra d’agrémenter l’un des panneaux de présentation générale à l’entrée de l’exposition et pourra également être publié sur le site de MANIOC de manière plus complète. Ses recherches font le point sur l’état du droit béninois sur les femmes. Comme d’usage en matière de droit des femmes, un approfondissement sera fait sur cinq droits fondamentaux permettant d’apprécier le droit positif béninois à savoir :
– les droits civils et politiques : le droit de vote,
– les droits économiques et sociaux : le droit de propriété,
– le droit à l’éducation,
– le droit à la sécurité/sûreté,
– le droit des femmes à disposer de leurs corps.”
Annie-Claude et Marie-José ont rencontré Pascale Marque qui prête 6 mannequins à l’association.
Annie-Claude coordonne le travail sur les mannequins pour pouvoir les adapter aux besoins de la scénographie .
Le financement de l’exposition
Un compte-rendu sera envoyé après l’estimation des coûts à venir. Nous devons essayer de trouver de nouvelles sources de financement : vide-grenier début septembre etc.
La scénographie de l’exposition
Elle sera présentée lors de l’Assemblée générale du 24 juin.
Actualités MANIOC en Dracénie
L’association a participé le 10 mai 2023 à une cérémonie organisée dans le cadre de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition
Dans le cadre de la Journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, une cérémonie a eu lieu mercredi 10 mai au mémorial Sarda Garriga situé devant le complexe Saint-Exupéry.La cérémonie s’est déroulée en présence des autorités civiles et militaires, des associations « Gasy d’ailleurs » et « Manioc » ainsi que des élèves du collège Ferrié qui ont lu un texte de Guy Tirolien, poète guadeloupéen.
L’association MANIOC était représentée par Annie-Claude Communal, Marie-José Ramondetti, Sylvie Sage et Régine Sellier (accompagné de son petit-fils Tiziano). Le bouquet déposé au mémorial Sarda Garriga mêlait les couleurs des drapeaux français, béninois, sénégalais, haïtiens. Un texte accompagnait ce bouquet : « Dénouer des liens qui asservissent, en créer de nouveaux qui unissent ».
Après la découverte de l’Amérique par les Européens en 1492, du XVe au XIXe siècles, plus de 11 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été capturés en Afrique, transportés à travers l’Atlantique et réduits en esclavage pour travailler dans des conditions très dures au sein d’exploitations coloniales en Amérique. La journée nationale de commémoration des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition existe depuis 2006. La date du 10 mai a été choisie par le président Jacques Chirac, sur proposition du Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CNMHE) alors dirigé par l’écrivaine Maryse Condé. Cette date symbolique fait référence à la date d’adoption par le Sénat du texte définitif de la loi Taubira […] tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité du 21 mai 2001, aussi appelée “loi Taubira” du nom de l’ancienne ministre de la justice. Le 10 mai, des cérémonies sont organisées par les préfets en lien avec la Fondation pour la mémoire de l’esclavage. Par cette loi, la République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l’océan Indien d’une part, et l’esclavage d’autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques, aux Caraïbes et dans l’océan Indien contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l’humanité. De même, elle prévoit qu’une place conséquente soit accordée à la traite négrière et à l’esclavage dans les programmes scolaires ainsi que dans les programmes de recherche en sciences humaines et en histoire. Enfin, elle prévoit qu’une demande de reconnaissance comme crime contre l’humanité soit déposée auprès de différentes organisations internationales.
Crédits photos https://www.ville-draguignan.fr/actualites/7190-abolition-de-l-esclavage-et-de-la-traite-3 et MANIOC
Septième état des lieux de la recherche pour l’exposition sur les femmes du Bénin
Voici un nouvel état des lieux qui fait suite à celui rédigé en février 2023
Un nouveau groupe de travail s’est constitué pour avancer sur les supports de l’exposition. Il est constitué des 4 femmes qui travaillent régulièrement sur le projet et poursuivent leur tâche (Anne G, Catherine, Régine et Marie-José), Arcade qui participe en visioconférence et les 2 coprésidents de MANIOC, Olivier et Thomas.
Evolution de nos recherches
Le groupe de travail cité ci-dessus :
– a visionné 12 des 13 vidéos de témoignages de femmes pour faire un retour à Arcade sur les modifications à envisager par rapport à un premier montage,
– a choisi les 12 portraits de femmes qu’Arcade va retravailler,
– a sélectionné une dizaine de photos « femmes bébé au dos » et « femmes portant des charges sur la tête » (photos qui seront retravaillées par Catherine) pour une première série de panneaux dans l’exposition
D’autre part :
Le financement de l’exposition
Anne et Marie-José feront un bilan financier vendredi 5 mai. Tous les membres de MANIOC seront informés. Depuis février nous avons gagné plus de 600 euros en vide-grenier et la mairie a augmenté notre subvention de 400 euros après rencontre avec l’Adjoint délégué aux finances (soit 400 euros de subvention au total). Nous lançons une souscription à lots dont la réussite dépend de l’engagement des membres de MANIOC à vendre des tickets.
La scénographie de l’exposition
Elle a été élaborée au fil des discussions, des rencontres des différents groupes de travail, de réunions avec les personnels de La Chapelle de l’Observance. Elle sera présentée à l’ensemble des membres de l’association lors de l’assemblée générale du 24 juin.
Rendre les femmes visibles en Dracénie : un projet pour 2024
Voici un rapide compte-rendu de la réunion du 19 avril 2023 avec différents partenaires culturels de la Dracénie qui rendront les femmes visibles au premier trimestre 2024
Par ordre de prise de paroles
Marie-José Ramondetti a présenté le projet MANIOC sur les femmes du Bénin
Corinne Assez et Véronique Roux représentaient La Chapelle de l’Observance outre l’exposition sur les femmes de Bénin il est prévu d’installer des panneaux consacrés à des femmes remarquables « hors les murs » dans toute la ville.
Eddie Coppin, Caboch’Arts propose de donner le nom d’une femme à la place face à la galerie, projet d’une conférence avec Anne Devroye-Stilz, conservatrice au Musée International d’art naïf à Nice.
Pierre Razet Médiateur culturel au Musée Camos à Bargemon annonce une exposition « Entre le ciel et la mer » consacrée à un aviateur célèbre avec un focus important sur les aviatrices.
Michèle Richard, professeure de théâtre au Conservatoire d’agglomération présentera la pièce de Lorca « La maison de Bernarda Alba ».
Christèle Gonzales, directrice des relations publiques de l’information et de l’accueil à Théâtre en Dracénie : les femmes « seront mises à l’honneur » dans le cadre du festival de danse.
Anne-Sophie Valcelli, bibliothécaire, Réseau des médiathèques en Dracénie : exposition à la médiathèque du Muy à partir de l’album « Naître fille » d’Alice Dussutour Editions du Ricochet.
« Selon son pays de naissance, naître fille n’offre pas les mêmes perspectives… Au fil des pages, cinq jeunes filles, originaires de cinq pays différents, racontent leur passage à l’âge adulte et ce que signifie naître fille pour elles. Elles s’interrogent sur les injustices, les violences et les barrières qu’on leur impose. Ancrée dans la réalité, chaque histoire est enrichie d’une partie documentaire qui éclaire le lecteur sur la situation générale vécue par des millions de femmes. Ces histoires nous montrent à quel point la levée des tabous et les prises de position politique sont indispensables pour que toutes les filles, peu importe où elles vivent, accèdent aux mêmes libertés. »
Objectif : ouvrir le dialogue avec les filles du Muy
Projet d’inviter une autrice le 23 mars 2024
Stéphanie Dahan, Musée des Arts et Traditions Populaires : exposition de photos d’André Abbe sur les femmes en Provence (1970-2000).
Conservatoire d’agglomération, section chant spectacle sur la thématique des femmes à l’auditorium (23 février 2024)
Parcours vigne à vélo entre Sainte Roseline et les Arcs : marquage au sol de citations de femmes NOUS POUVONS FAIRE DES PROPOSITIONS
Concernant le flyer annonçant tous les évènements il est proposé à la discussion :
FEMME(S) à décliner en une multitude de langues (NOUS POURRIONS LE PROPOSER EN FON ET EN BARIBA ?)
Pour le 8 mars Célia Auclair Directrice Tourisme et Culture de l’agglomération propose une soirée plutôt festive avec stands des différents partenaires culturels du projet et possibilité d’élargir à d’autres associations.
Compte-rendu rédigé par Marie-José et relu par Thomas et Jonathan
Voici un nouvel état des lieux qui fait suite à celui rédigé en septembre 2022
Evolution de nos recherches
Régine et Marie-José ont poursuivi l’élaboration de fiches sur les femmes créatrices du Bénin. 19 fiches sont disponibles. Elles sont parvenues à prendre contact avec Georgiana Viou. Un projet d’entretien filmé est en cours d’élaboration.
Catherine prend en charge les fiches sur les écrivaines du Bénin. Son travail avance.
Anne a retranscrit le contenu d’un entretien avec Giorgiana Viou diffusé sur France-Culture.
Catherine et Marie-José travaillent sur l’exploitation des photos déjà disponibles (prises par Arcade Assogba et Emmanuel Dossou).
Marie-José travaille sur un article consacré au tissu Wax (Revue Jeune Afrique) : l’idée d’un stand de tissus Wax s’est ajoutée au projet de scénographie.
Thomas travaille sur les textes juridiques relatifs aux droits des femmes au Bénin.
Les élèves du club Bénin vont faire des entretiens avec leurs correspondantes et participer à la création de l’arbre en papier mâché.
A faire rapidement : une fiche synthétique de données générales pour le/les panneau(x) installés à l’entrée de l’exposition et fournissant des informations générales sur la situation des femmes en Afrique et au Bénin plus particulièrement (certaines de nos statistiques sont à mettre à jour).
Enquêtes au Bénin
Lors du séjour au Bénin de la délégation qui représentait MANIOC, le club Rotary Templiers et le club Bénin (inauguration de la bibliothèque de Parakou[1]) un travail collaboratif a été effectué avec Arcade Assogba qui a filmé les potières de Tourou, la prêtresse de Sakpata et l’ancienne directrice de l’office de tourisme de Porto-Novo.
Arcade et Marie-José poursuivront le travail (photos, films, entretiens) durant deux semaines en février 2023.
Fin 2022 ou début 2023 le conseil d’administration de MANIOC se réunira pour réfléchir à la logistique de cette exposition : budget, scénographie, objets à ramener du Bénin.
Il ne reste qu’une année pour finaliser l’exposition et la tâche demeure importante.
Compte-rendu rédigé par Marie-José Ramondetti et relu par Thomas Birzi
[1] La délégation qui a participé à l’inauguration de la bibliothèque a ramené une tenue traditionnelle de femme Bariba, le conseil d’administration de MANIOC devra réfléchir au choix de quelques autres tenues traditionnelles, de la vie quotidienne, de la mode.
ARCADE ASSOGBA
“L’on ne peut envisager le développement sans miser sur le cinéma”
L’article rappelle la réélection de Patrice Talon en avril avec 86% des voix dans un contexte de boycott des élections par l’opposition et de violence dans le centre et le nord du pays. Ainsi si l’économie du Bénin est en progrès (premier pays africain producteur de coton, passage au statut de nation à « revenu intermédiaire ») la situation au niveau des droits humains se dégrade : la plupart des personnalités de l’opposition sont en exil ou en prison. Par exemple l’ancienne garde des sceaux, Reckya Madougou a été condamnée à 20 ans de réclusion criminelle pour « complicité d’actes terroristes » et l’universitaire Joël Aïovo[1] a quant à lui été condamné à 10 ans de prison.
L’article rappelle que l’année a également été marquée par la restitution de 26 œuvres des trésors royaux d’Abomey qui étaient conservées au Musée du quai Branly à Paris
Quelques statistiques pour 2021
Population du Bénin : 12,4 millions
PIB par habitant : 1447 $ (à titre de comparaison en France le PIB par habitant est de 45 028 $)
Emission de CO2 : 6,7 millions de tonnes (France : 276,6 millions de tonnes)
Morts du Covid-19 pour 1 million d’habitants : 13 (France : 1802 pour 1 million d’habitants)
D’après Le Monde Hors-série, LE BILAN DU MONDE Edition 2022
[1] Dix ans de prison. C’est la peine prononcée ce mardi 7 décembre à l’encontre de l’opposant béninois Joël Aïvo, professeur de droit dont la candidature à la présidentielle d’avril 2021 avait été rejetée. Détenu depuis huit mois, l’universitaire a rejeté les accusations de “complot contre l’autorité de l’Etat” et “blanchiment de capitaux” portées contre lui par la cour spéciale. Selon Expédit Ologou, politologue béninois, “cette condamnation est une stupéfaction, de la sidération pour beaucoup de Béninois, parce que il y a toujours des doutes sur l’institution qui l’a condamné, la Criet”.
A la demande de la femme enceinte, l’interruption volontaire de grossesse peut être autorisée jusqu’à douze semaines.
Le Monde avec AFP
Publié le 21 octobre 2021 à 18h21 – Mis à jour le 02 novembre 2021 à 18h25
L’Assemblée nationale au Bénin a voté dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre la légalisation de l’avortement, auparavant interdit sauf circonstances exceptionnelles. A la demande de la femme enceinte, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) « peut être autorisée » jusqu’à douze semaines « lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale », dispose désormais la loi relative à la santé sexuelle et la reproduction.
« Cette mesure vient soulager les peines de nombreuses femmes qui, face à la détresse d’une grossesse non désirée, se trouvent obligées de mettre leur vie en jeu par des pratiques d’interruption de grossesse dans des conditions non sécurisées », a déclaré le ministre de la santé béninois, Benjamin Hounkpatin, lors d’un point presse.
« Eviter des drames »
Près de 200 femmes meurent chaque année au Bénin des suites de complications d’un avortement, selon les chiffres du gouvernement. « Plusieurs familles continuent de pleurer la perte d’un enfant, d’une épouse, d’une mère partie tragiquement à la suite d’un avortement compliqué. Ces blessures sont irréparables. Pourtant on peut bien éviter ce drame qui se joue sous nos yeux », a ajouté M. Hounkpatin. L’avortement était auparavant interdit dans le pays sauf circonstances exceptionnelles, comme lorsque la grossesse était la conséquence d’un viol ou d’une relation incestueuse ou en cas de risque pour la vie de la femme.
La mesure a déclenché une levée de boucliers d’une partie de la société béninoise et notamment de la Conférence des évêques du Bénin, qui, dans un communiqué, affirmait que « la légalisation de l’avortement est la culture de la mort ». « L’acte qui est posé doit être perçu comme une mesure de santé publique dont l’unique objectif est de sauver des vies humaines », a de son côté affirmé M. Hounkpatin.
Au Bénin, « le droit est manié de telle manière qu’il devient l’ennemi de l’Etat de droit »
Tribune. Dix ans et vingt ans de prison ! Telles sont les peines auxquelles ont été condamnés, au Bénin, le professeur de droit constitutionnel Joël Aïvo et l’ancienne garde des sceaux Reckya Madougou, les 6 et 10 décembre. Infligées par la juridiction d’exception de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), créée en 2018 dans le but de museler et d’écarter toute opposition politique à l’omnipotence du président Patrice Talon, ces peines constituent la dernière manifestation d’une descente aux enfers autoritaires du Bénin.
Cette catastrophe est d’autant plus dramatique que ce pays avait inauguré une exceptionnelle ère démocratique grâce au mode consensuel d’adoption de la Constitution du 11 décembre 1990. Depuis lors, grâce à des acteurs politiques responsables et des contre-pouvoirs indépendants – à l’instar de la Cour constitutionnelle présidée par des juristes hors pair comme Robert Dossou ou encore Theodore Holo –, l’ancien Dahomey était devenu un joyau démocratique, loué et admiré dans toute l’Afrique de l’Ouest et au-delà. L’arrivée au pouvoir de l’homme d’affaires Patrice Talon en 2016 marqua toutefois le début d’une indiscutable « déconsolidation démocratique », pour reprendre l’expression des politologues Yasha Mounk et Stéphane Foa. A l’instar de ce qui se passe dans de nombreux Etats à travers le monde, le droit est manié de telle manière qu’il devient l’ennemi de l’Etat de droit.
Au Bénin, les règles du jeu démocratique furent modifiées en une seule nuit : en 2019, une nouvelle Constitution était adoptée, sans que soient respectées les règles de révision posées par la Constitution de 1990 comme celles de la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance. D’autres types de manipulations affectèrent la législation électorale et l’exercice du pouvoir judiciaire. Au final, tout fut minutieusement et très astucieusement organisé afin que la mainmise de l’exécutif béninois soit totale sur l’ensemble des pouvoirs constitués.
Processus machiavélique
L’atteinte à l’indépendance du pouvoir judiciaire est une marque contemporaine des temps illibéraux. Les hommes forts, une fois élus, déconstruisent le principe de la séparation des pouvoirs pour mieux se maintenir à la tête de l’Etat. Le Bénin n’échappe pas à ce processus qui témoigne d’un tournant autoritaire à travers le monde, à l’œuvre en Pologne ou en Hongrie par exemple.
En plus d’une Cour constitutionnelle aux ordres − son président actuel Joseph Djogbenou, qui orchestra la réforme constitutionnelle litigieuse, se trouve être l’ancien avocat du président ainsi que son ex-garde des sceaux −, la CRIET, au travers de ses décisions, est devenue l’emblème d’une justice muselée.
Avant les condamnations de Joël Aïvo et Reckya Madougou, d’autres opposants politiques subirent le même sort, à une différence près toutefois : ils purent échapper à l’emprisonnement et sont aujourd’hui tous en exil. Avant que le gouvernement béninois n’ait dénoncé en 2020 la juridiction de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, cette dernière avait parfaitement mis en évidence tous les dysfonctionnements de la justice au Bénin. Il suffit de lire les affaires Lionel Zinsou, Sébastien Ajavon, Valentin Djénontin, Komi Koutché – toutes examinées par la juridiction panafricaine des droits de l’homme – pour prendre la mesure du processus implacable et machiavélique d’atteinte à l’indépendance de la justice.
Laurence Burgorgue-Larsen, ancienne juge auprès du Tribunal constitutionnel d’Andorre, est professeure de droit public à l’Ecole de droit de la Sorbonne (Paris 1) et directrice du master 2 « droits de l’homme et Union européenne » à l’Institut de recherche en droit international et européen de la Sorbonne (Iredies).
Laurence Burgorgue-Larsen
UN FARDEAU DE PLUS EN PLUS LOURD POUR L’AFRIQUE
Source Une jeunesse africaine sur le front du climat, par Laurence Caramel
Publié le 03 novembre 2021 à 17h00 – Mis à jour le 05 novembre 2021 à 09h40
Un lien vers l’entretien avec le professeur Alexis Adandé à propos de la restitution de biens culturels au Bénin : https://www.afrik.com/restitution-de-biens-culturels-au-benin-alexis-adande-un-tien-vaut-mieux-que-deux-tu-l-auras
Un lien vers le site de l’exposition Faufilés à Clermont-Ferrand qui a permis à MANIOC de faire un entretien avec Edwige Aplogan : http://www.ateliers-nedaere.fr
La Chine au Bénin
« Du temps où le Bénin était dirigé par le régime marxiste-léniniste du Parti de la révolution populaire du Bénin (PRPB) du général Mathieu Kérékou [jusqu’à la fin des années 1980], la Chine constituait l’un des grands parrains du pays à côté de l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Mais après l’engagement du pays sur la voie de la démocratie au lendemain de la Conférence nationale de février 1990, la Chine s’est adaptée à la nouvelle donne sociopolitique, plus attentive à ses intérêts qu’au jeu politique. »
https://www.courrierinternational.com/article/2010/10/21/des-chinois-un-peu-trop-encombrants
Dans ce pays anciennement colonie française […], la Chine est en passe de supplanter, en 2010, la France en matière d’investissements. Le premier échangeur routier de Cotonou (l’un des plus grands d’Afrique de l’Ouest) a été réalisé par la Chine – après la construction de l’imposant ministère des Affaires étrangères et du centre commercial chinois de Cotonou pour ne citer que ces deux exemples symboliques des ambitions chinoises au Bénin. Avec plus de 100 milliards de francs CFA [152 millions d’euros] d’aide gouvernementale depuis 1972, la Chine est un des partenaires de développement les plus importants du Bénin. Plusieurs projets sont financés et réalisés par le gouvernement chinois dans l’agriculture, l’industrie et les travaux publics. A cela il faut ajouter l’annulation de la dette et le rééchelonnement de prêts. En 2010 toujours le gouvernement chinois a accordé au Bénin une aide d’environ 16 milliards de francs CFA [24 millions d’euros], destinée à la construction d’une tour administrative à Cotonou.
[…] Dans le commerce, les chinois vendent toutes sortes de produits chinois ou même européens généralement contrefaits : ordinateurs, téléphones portables, vêtements, etc. La guerre entre les commerçants chinois de pagnes contrefaits (Hitarget) et les commerçants béninois de pagnes (wax hollandais) sur le marché international de Dantokpa à Cotonou en dit long sur l’invasion chinoise au Bénin.
D’après https://www.courrierinternational.com/article/2010/10/21/des-chinois-un-peu-trop-encombrants
Si la présence chinoise en Afrique est ancienne, on observe dans tous les pays un accroissement de ce phénomène depuis le début des années 2000. La Chine était en 2006 le premier fournisseur commercial de l’Afrique subsaharienne (plus de 10 % de part de marché). Les trois explications principales de ce phénomène sont : l’approvisionnement en matières premières, la recherche d’un soutien politique des pays africains dans les instances internationales et l’accès aux marchés africains comme nouveaux débouchés pour la production chinoise.
Dans le cas du Bénin les réserves en bois et la production de coton intéressent la Chine. En outre, il existe un niveau soutenu des relations diplomatiques et politiques sino-béninoises
D’autre part l’installation de migrants et leur implantation économique témoignent du mouvement chinois vers les marchés africains.
Les échanges commerciaux sino-béninois connaissent une croissance rapide depuis le début des années 2000. Ces échanges sont alimentés pour partie par le phénomène migratoire, mais ils le sont également par des liens directs entre les commerçants africains et des fournisseurs en Chine. La multiplication des entreprises chinoises va de pair avec l’augmentation progressive du nombre de ressortissants et la création d’institutions de représentation de la communauté chinoise (accroissement de la représentation diplomatique et associations de ressortissants)2.
La migration des Chinois au Bénin est le résultat d’une multitude de décisions individuelles fondées sur des considérations essentiellement économiques[1]. Les profils des migrants et leurs parcours sont divers mais suivent une logique commune de recherche d’allocation optimale et de maximisation de leurs ressources. Ils ont identifié des activités présentant un potentiel important de rentabilité et dans lesquelles ils sont nombreux à s’implanter. L’essor sans précédent des échanges commerciaux entre la Chine et les pays africains se fonde d’une part sur les flux de commerce générés par les migrants chinois et, d’autre part, sur l’approvisionnement direct des commerçants africains en Chine. Les produits chinois sont désormais parfaitement adaptés à la demande des marchés locaux africains et leur commerce génère des gains élevés.
1Une présence qui dépasse la seule volonté politique : les acteurs chinois sont de plus en plus nombreux
2Il est estimé qu’entre 2008 et 2011, le nombre de chinois vivant au Bénin est passé de 1 000 à 100 000 selon https://www.contrepoints.org/2015/04/26/205843-investissements-chinois-en-afrique-le-cas-du-benin
Outre des obstacles politiques sur la manière de procéder à la restitution, le législateur français a dû composer avec les contraintes inhérentes au droit français. Effectivement, les musées français sont soumis à un principe d’inaliénabilité des collections publiques, ce qui empêche de facto la restitution d’œuvres. Le rapport Savoy-Sarr* suggérait une modification du code du patrimoine et l’édiction d’une procédure spécifique reposant sur un accord bilatéral entre l’Etat africain et l’Etat français. Ce n’est pas la voie qui a été décidée par le gouvernement qui a préféré une loi de circonstance dérogeant ponctuellement au principe d’inaliénabilité. Ainsi après avoir fait l’objet d’un déclassement, les œuvres seront restituées dans un délai d’un an au Bénin et au Sénégal. L’adoption de ce texte scelle une étape importante et devrait encourager d’autres pays africains comme la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, Madagascar et le Tchad, à réclamer leurs biens. La tâche s’annonce colossale dans la mesure où le rapport Savoy-Sarr estime que près de 90 000 œuvres d’arts ou objets africains figurent dans les collections françaises.
*Le « Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle» a été remis en novembre 2018 au Président de la République. Il est le fruit du travail de deux universitaires Mme Bénédicte Savoy, Professeure à Université de Berlin et de M. Felwine Sarr, Professeur à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis au Sénégal.
Superficie : 113 000 kml2
Population : 12,1 millions
Croissance : 2%
Emission de CO2 (T/ha) : 0,7 (167ème)
Les prochaines élections présidentielles auront lieu en 2021 mais après les législatives de 2019 auxquelles aucun parti d’opposition n’avait pu participer et qui avaient débouché sur une grave crise politique, le scrutin municipal de 2020 a donné une large victoire à la mouvance présidentielle.
Le Bénin connaît ainsi un glissement autoritaire (alors que le pays fut autrefois salué pour sa vigueur démocratique) et en octobre 2020 le Bénin a été retiré de la liste des « pays d’origine sûrs » par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides qui statue sur les demandes d’asile en France. Elle n’a cependant pas entaché les relations franco-béninoises marquées cette année par le vote des députés français en faveur de la restitution importante de biens culturels au Bénin.
Source : Le Bilan du Monde Edition 2021, Le Monde Hors- série
Pour compléter
IDH : 0,520 (2018)
PNB/ha : 902 dollars (2018)
Espérance de vie : 62,7 ans (2018)
1. La méthodologie de recherche pour cette exposition : les récits de vie
Nous nous sommes interrogées sur ce que nous cherchions à savoir et à montrer à travers cette exposition. La femme est au cœur du projet et nous sommes par ailleurs une association qui développe les échanges culturels avec le Bénin.
« Femmes » et « Diversité des cultures » sont donc des éléments « clés » qui vont se croiser.
« Tout récit recouvre deux registres de données : des événements et des significations.
Le récit de vie participe à deux réalités, l’une objective et l’autre subjective. La première renvoie à une réalité historique, à travers les événements de l’histoire vécue, la seconde à l’expression du vécu de cette histoire. Cette double dimension constitutive du discours narratif en fait un matériau sociologique particulièrement fécond pour “donner à voir à la fois un univers de sens et un univers de vie, un point de vue sur le monde et des formes concrètes d’appartenance au monde” (Schwartz et al.). » […]
Le récit de vie présente un avantage par rapport à d’autres approches, c’est celui de relier et d’associer des éléments de vie d’un individu. En d’autres termes, prendre en compte l’interaction de la vie privée, religieuse, scolaire, …et ainsi comprendre comment les différents aspects de la vie interagissent les uns sur les autres »
D’après https://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2008-
Les figures du sujet dans le récit de vie En sociologie et en formation Roselyne Orofiamma
« Femmes » nous renvoie aux notions de socialisation de la petite fille, femme « pour soi » (féminité, désir de plaire, parure, loisirs etc.…), femme dans le foyer (maternité, tâches domestiques, éducation des enfants), femme active (secteur formel ou informel), femme citoyenne etc.
« Diversité des cultures » nous renvoie aux notions d’éducation, représentations sociales, poids de la religion, rapport au féminisme et au désir d’émancipation.
Nos questions larges pour enregistrer les récits de vie porteront sur :
– les éléments biographiques et familiaux (état civil, situation des parents, grands-parents)
– les événements personnels qui ont marqué la vie (approche chronologique)
– les activités professionnelles, familiales, (citoyennes le cas échéant) actuelles
– un commentaire personnel sur la situation de la femme au Bénin
2. Glanage d’informations : en l’état actuel des recherches un résumé de différents articles du journal Le Monde
Le cas des lycéennes footballeuses
La situation de départ : selon une étude du ministère béninois du plan et du développement, en 2017-2018, 20% des adolescentes de 15-19 ans, soit une sur cinq avait déjà été ou était enceinte d’un premier enfant. Le chiffre monte à 31% dans l’Atacora. Cette situation est liée à la représentation de la femme dans la société (une fille est destinée à être mère tôt car la vie est considérée comme trop courte) et à l’absence d’éducation sexuelle.
L’article de juillet 2019 montre une initiative pour lutter contre cette situation (programme Impact’Elle lancé par l’ONG Plan International en 2017). Cette initiative s’appuie sur le sport et des séances de sensibilisation des filles contre les stéréotypes. L’exemple de l’équipe de football des Gazelles de Gouandé illustre cette démarche. Ce village se situe dans l’Atacora, au nord du Bénin. Cette équipe est l’une des quinze équipes féminines de football du pays. Ainsi Virginie, 22 ans et membre très active des Gazelles, compte parmi les rares filles du village à avoir obtenu son bac et à suivre un cursus universitaire en ville alors que 15% seulement des élèves du lycée de la ville sont des filles.
Le racolage par Smartphones des lycéennes et étudiantes
63,5 % des Béninois vivent dans l’extrême pauvreté, d’après le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le revenu mensuel moyen par habitant s’élevait en 2016, selon la Banque mondiale, à 60 euros. Dans un contexte de crise économique aggravant ces chiffres sont à mettre en relation avec le racolage et la prostitution des étudiantes et des jeunes femmes. Selon un article de juillet 2017 WhatsApp, Viber, Facebook servent aux proxénètes pour recruter et exploiter des étudiantes, poussées par la crise économique à se prostituer sur les réseaux sociaux. Ce phénomène s’amplifie depuis que le gouvernement Talon a mis en place une opération de « déguerpissement » des espaces publics de Cotonou où travaillaient les prostituées. Tout en prenant d’autres formes la prostitution augmente et met en concurrence les femmes. Par exemple Aïcha, bachelière a décidé de se prostituer loin de sa ville et au début, pour un week-end avec un client, elle pouvait réclamer entre 35 000 et 50 000 francs CFA (entre 53 et 76 euros) par jour en dehors des frais de déplacement. Aujourd’hui elle se retrouve parfois avec 10 000 francs CFA (15,20 euros).
Mylène Flicka une blogueuse engagée
Cette jeune béninoise de 21 ans en 2017, dont le pseudonyme est Mylène Flicka (en référence au livre Mon amie Flicka, qui raconte l’histoire d’une jument rebelle,) a décidé de promouvoir les jeunes talents d’Afrique et de défendre les femmes. Elle a commencé son blog en 2015 pour s’opposer à l’homme politique béninois Edgard Guidigbi, « ce fils de femme » qui avait écrit sur Facebook être « hostile au travail salarié des femmes ». La progression de son audience va coïncider avec l’émergence d’un mouvement, présent surtout sur les réseaux sociaux, comprenant de jeunes entrepreneurs, des blogueurs et militants du web qui décident de faire quelque chose par eux-mêmes pour améliorer la vie dans leur pays.
Au Bénin, l’éducation à la sexualité devrait concerner l’école
Mariages forcés, grossesses précoces et rapprochées, avortements dissimulés : en Afrique de l’Ouest, l’entrée dans la sexualité est, pour beaucoup de jeunes filles, chaotique au mieux, mortelle au pire. Au Bénin 8 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans. Cet article de 2016 relate une étude financée par l’AFD (équipe du professeur Yannick Jaffré) qui porte sur trois collèges des départements de l’Atlantique et du Littoral. Il ressort de ces travaux que les adolescents sont physiquement « mûrs », mais socialement immatures, ils perçoivent leur sexualité (influencée par des scripts mondialisés) comme un jeu corporel distinct des relations affectives « adultes » régies par des conduites respectueuses et des engagements familiaux et sociaux, selon les normes sociales locales. Le sexe apparaît également comme une « monnaie d’échange » dans le système scolaire pour des bonnes notes et le passage en classe supérieure. Lorsque les jeunes filles se retrouvent enceintes elles sont renvoyées, condamnées par les familles, abandonnées par les partenaires. Une formation des enseignants s’impose pour faire valoir une posture éthique et vaincre le pouvoir sexuel des enseignants sur les jeunes filles.
Odile, un exemple de mariage forcé
Au Bénin une fille sur dix est mariée avant l’âge de 15 ans, et trois filles sur dix avant 18 ans, selon une étude du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) parue en 2015. Le mariage des enfants, forcé ou non, est défini comme l’union, informelle ou légale, religieuse ou coutumière, de toute personne de moins de 18 ans. Les filles sont mariées de force par leurs parents ou tuteurs, avant même d’être physiquement ou émotionnellement matures, pour devenir des épouses et des mères. Par exemple Odile, 13 ans, qui vit au bord du lac Nokoué, a été vendue comme quatrième épouse d’un homme de 50 ans contre 2 bouteilles de liqueur et 5000 franc CFA. Ces mariages s’expliquent par deux motifs : motif coutumier (les parents marient leurs filles par tradition et pour préserver les liens d’amitié entre les familles), motif économique (extrême pauvreté des ménages constitués de familles nombreuses). En milieu rural pauvre 80% des filles ne terminent pas l’école primaire. En décembre 2015, le Bénin a promulgué la loi sur le Code de l’enfant qui punit les parents qui marient leurs enfants avant 18 ans mais les pratiques clandestines persistent.
Les violences faites aux femmes lors de l’accouchement en milieu sanitaire
Cet article de 2019 fait référence aux travaux de Jean-Paul Dossou du CERRHUD (Centre de recherche en reproduction humaine et en démographie) de Cotonou. Il s’appuie sur des observations dans quinze centres de santé au cours des 25 dernières années.
Au Bénin il y a 397 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes selon les chiffres de 2017, le risque inhérent à la grossesse et à l’accouchement imprègne profondément les mentalités. Il faut bien se rendre compte qu’il est près de cent cinquante fois plus probable pour une femme à partir de l’âge de 15 ans de mourir à cause d’une grossesse ou lors de l’accouchement au Bénin qu’en France. La femme s’abandonne donc au soignant. Du point de vue culturel et symbolique, le rapport entre les soignants et les soignées est très déséquilibré. C’est dans ce déséquilibre que s’installe la violence (violences obstétricales, maltraitances, irrespect…). L’aspect financier en l’absence de protection sociale est une autre forme de violence. Selon Jean-Paul Dossou: « Payer avant d’accoucher est la première violence faite aux femmes ». Le gouvernement béninois a commencé à mettre en place à partir de 2017 une série d’actions pour moraliser les pratiques de soins.
Synthèse réalisée par Anne et Marie-José