Association MANIOC

Mouvement associatif pour de nouvelles initiatives d'orientation culturelle

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Bilan Club Bénin 2010-2011

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15 juin 2011CLUB BENINCLUB BENINadminGM Modifier


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Bilan Club Bénin 2009-2010

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15 juin 2010ARCHIVE, CLUB BENINCLUB BENINadminGM Modifier

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L’association MANIOC a été créée en avril 2004 par des personnes attachées au développement d’échanges culturels avec le continent africain et plus particulièrement le Bénin. Elle a pour but d’établir des liens entre des populations ayant des spécificités socioculturelles à partager en vue d’une meilleure compréhension, ce qui favorise à plus long terme, une meilleure entraide sur la base d’une réciprocité. Afin de réaliser cet objectif, l’association accompagne les échanges entre les lycéens de Mathieu Bouké à Parakou et de Jean Moulin à Draguignan et initie des expositions pour faire connaître la culture béninoise en Dracénie.

Le club Bénin du lycée Jean Moulin a été créé à l’automne 2003, dans le cadre du Foyer socio-éducatif, à l’initiative de personnes attachées à l’Afrique. Le lycée Mathieu Bouké de Parakou a pu être contacté grâce à une personne ressource qui a effectué les démarches sur place. De la discussion qui eût lieu entre les membres fondateurs au moment de la création du club est née la conviction que ce projet devait s‘appuyer sur des fondements théoriques et éthiques centrés sur la rencontre des autres et sur la réciprocité à travers la création d’un réseau d’échanges entre deux établissements. Depuis cette date le club Bénin a participé à de nombreuses activités qui ont à chaque fois montré l’implication des élèves.

Fièrement propulsé par WordPress
La France acte officiellement la fin du franc CFA en Afrique de l’Ouest
La réforme du franc CFA a été négociée tout au long du second semestre 2019. Elle concerne huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.
Suite à l’accord du 21 décembre 2019 annoncé par le président ivoirien Alassane Ouattara en présence d’Emmanuel Macron la France a entériné officiellement la fin du franc CFA qui devrait dorénavant s’appeler l’éco en Conseil des Ministres le 20 mai 2020 et par un vote à l’Assemblée Nationale le 10 décembre 2020, mais sans renoncer pour autant à son engagement financier en Afrique.
Paris renonce au dépôt auprès du Trésor français de la moitié des réserves de change de la Banque centrale de la zone et se retire de ses instances de gouvernance. La France continuera de jouer son rôle de garant pour cette monnaie qui maintiendra une parité fixe avec l’euro (1 euro = 655,96 francs CFA). Ce point est amené à évoluer lorsque la monnaie commune ouest-africaine verra le jour. En effet l’éco devrait devenir à termes une monnaie commune aux 15 pays de la Cédéao, mais cela implique la création d’une banque centrale, le choix d’un régime de change etc. : ce que l’Europe a mis une quinzaine d’années à faire pour lancer l’Euro.
Le sujet fait débat. Pour l’économiste togolais Kako Nubukpo c’est une réforme symbolique mais qui signifie la reconnaissance par la France et les gouvernements africains qu’il existe un « sujet CFA ». Pour d’autres, comme l’économiste sénégalais Ndongo Sylla les africains n’ont pas besoin d’une monnaie unique.
A suivre …
CFA : Le franc CFA est né le 26 décembre 1945, jour où la France ratifie les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au Fonds monétaire internationale (FMI). Il signifie alors “franc des Colonies Françaises d’Afrique”.
Il prendra par la suite la dénomination de “franc de la Communauté Financière Africaine” pour les Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), et “franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale” pour les pays membres de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) (source : https://www.bceao.int/fr)
.
Cédéao : Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
Restitution par la France de biens culturels au Bénin et au Sénégal
Revendication longtemps restée vaine, la restitution de biens spoliés par la France durant la colonisation en Afrique est désormais en voie d’être réalisée. Rompant avec la doctrine présidentielle qui prévalait jusqu’alors, le Président de la République française Emmanuel Macron s’était engagé lors d’un discours à l’université de Ouagadougou au Burkina Faso en 2017 à des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain. La loi relative à la restitution de biens culturels à la République du Bénin et à la République du Sénégal du 24 décembre 2020 marque un premier pas en la matière. En effet, cette loi acte le transfert de propriété de vingt-six objets provenant du palais des rois d’Abomey au profit du Bénin. L’ensemble des œuvres composant « le Trésor de Béhanzin » furent dérobées lors de la colonisation et étaient conservées au Musée du quai Branly à Paris. Cette loi rétrocède également un sabre avec fourreau attribué à El Hadj Omar Tall au Sénégal. Désormais ces trésors africains profiteront au public béninois et sénégalais.

         Outre des obstacles politiques sur la manière de procéder à la restitution, le législateur français a dû composer avec les contraintes inhérentes au droit français. Effectivement, les musées français sont soumis à un principe d’inaliénabilité des collections publiques, ce qui empêche de facto la restitution d’œuvres. Le rapport Savoy-Sarr* suggérait une modification du code du patrimoine et l’édiction d’une procédure spécifique reposant sur un accord bilatéral entre l’Etat africain et l’Etat français. Ce n’est pas la voie qui a été décidée par le gouvernement qui a préféré une loi de circonstance dérogeant ponctuellement au principe d’inaliénabilité. Ainsi après avoir fait l’objet d’un déclassement, les œuvres seront restituées dans un délai d’un an au Bénin et au Sénégal. L’adoption de ce texte scelle une étape importante et devrait encourager d’autres pays africains comme la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, Madagascar et le Tchad, à réclamer leurs biens. La tâche s’annonce colossale dans la mesure où le rapport Savoy-Sarr estime que près de 90 000 œuvres d’arts ou objets africains figurent dans les collections françaises.

*Le « Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle» a été remis en novembre 2018 au Président de la République. Il est le fruit du travail de deux universitaires Mme Bénédicte Savoy, Professeure à Université de Berlin et de M. Felwine Sarr, Professeur à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis au Sénégal.

Ce que dit le Bilan du Monde 2020 à propos du Bénin
Chef de l’Etat : Patrice Talon

Superficie : 113 000 kml2

Population : 12,1 millions

Croissance : 2%

Emission de CO2 (T/ha) : 0,7 (167ème)

Les prochaines élections présidentielles auront lieu en 2021 mais après les législatives de 2019 auxquelles aucun parti d’opposition n’avait pu participer et qui avaient débouché sur une grave crise politique, le scrutin municipal de 2020 a donné une large victoire à la mouvance présidentielle.

Le Bénin connaît ainsi un glissement autoritaire (alors que le pays fut autrefois salué pour sa vigueur démocratique) et en octobre 2020 le Bénin a été retiré de la liste des « pays d’origine sûrs » par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides qui statue sur les demandes d’asile en France. Elle n’a cependant pas entaché les relations franco-béninoises marquées cette année par le vote des députés français en faveur de la restitution importante de biens culturels au Bénin.

Source : Le Bilan du Monde Edition 2021, Le Monde Hors- série

Pour compléter

IDH : 0,520 (2018)

PNB/ha : 902 dollars (2018)

Espérance de vie : 62,7 ans (2018)

Etat des lieux de la recherche pour l’exposition sur les femmes au Bénin
Anne, Catherine, Marianne, Marie-José, Maryvonne et Mathilde travaillent sur le projet. Compte-tenu de la situation sanitaire les récits de vie n’ont pu être réalisés faute d’un déplacement possible au Bénin. Le groupe étudie des documents permettant de s’imprégner des différents aspects et questionnements liés à notre projet. Vous trouverez dans cette synthèse une présentation de la méthodologie et un résumé d’articles du journal Le Monde éclairant certains aspects de la recherche.

       1. La méthodologie de recherche pour cette exposition : les récits de vie

Nous nous sommes interrogées sur ce que nous cherchions à savoir et à montrer à travers cette exposition. La femme est au cœur du projet et nous sommes par ailleurs une association qui développe les échanges culturels avec le Bénin.

« Femmes » et « Diversité des cultures » sont donc des éléments « clés » qui vont se croiser.

« Tout récit recouvre deux registres de données : des événements et des significations.

Le récit de vie participe à deux réalités, l’une objective et l’autre subjective. La première renvoie à une réalité historique, à travers les événements de l’histoire vécue, la seconde à l’expression du vécu de cette histoire. Cette double dimension constitutive du discours narratif en fait un matériau sociologique particulièrement fécond pour “donner à voir à la fois un univers de sens et un univers de vie, un point de vue sur le monde et des formes concrètes d’appartenance au monde” (Schwartz et al.). » […]

Le récit de vie présente un avantage par rapport à d’autres approches, c’est celui de relier et d’associer des éléments de vie d’un individu. En d’autres termes, prendre en compte  l’interaction de la vie privée, religieuse, scolaire, …et ainsi comprendre comment les différents aspects de la vie interagissent les uns sur les autres »

D’après  https://www.cairn.info/revue-informations-sociales-2008-

Les figures du sujet dans le récit de vie En sociologie et en formation Roselyne Orofiamma

« Femmes » nous renvoie aux notions de socialisation de la petite fille, femme « pour soi » (féminité, désir de plaire, parure, loisirs etc.…), femme dans le foyer (maternité, tâches domestiques, éducation des enfants), femme active (secteur formel ou informel), femme citoyenne etc.

« Diversité des cultures » nous renvoie aux notions d’éducation, représentations sociales, poids de la religion, rapport au féminisme et au désir d’émancipation.

Nos questions larges pour enregistrer les récits de vie porteront sur :

– les éléments biographiques et familiaux (état civil, situation des parents, grands-parents)

– les événements personnels qui ont marqué la vie (approche chronologique)

– les activités professionnelles, familiales, (citoyennes le cas échéant) actuelles

– un commentaire personnel sur la situation de la femme au Bénin

        2. Glanage d’informations : en l’état actuel des recherches un résumé de différents articles du journal Le Monde

Le cas des lycéennes footballeuses

La situation de départ : selon une étude du ministère béninois du plan et du développement, en 2017-2018, 20% des adolescentes de 15-19 ans, soit une sur cinq avait déjà été ou était enceinte d’un premier enfant. Le chiffre monte à 31% dans l’Atacora. Cette situation est liée à la représentation de la femme dans la société (une fille est destinée à être mère tôt car la vie est considérée comme trop courte) et à l’absence d’éducation sexuelle.

L’article de juillet 2019 montre une initiative pour lutter contre cette situation (programme Impact’Elle lancé par l’ONG Plan International en 2017). Cette initiative s’appuie sur le sport et des séances de sensibilisation des filles contre les stéréotypes. L’exemple de l’équipe de football des Gazelles de Gouandé illustre cette démarche. Ce village se situe dans l’Atacora, au nord du Bénin. Cette équipe est l’une des quinze équipes féminines de football du pays. Ainsi Virginie, 22 ans et membre très active des Gazelles, compte parmi les rares filles du village à avoir obtenu son bac et à suivre un cursus universitaire en ville alors que 15% seulement des élèves du lycée de la ville sont des filles.

Le racolage par Smartphones des lycéennes et étudiantes

63,5 % des Béninois vivent dans l’extrême pauvreté, d’après le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le revenu mensuel moyen par habitant s’élevait en 2016, selon la Banque mondiale, à 60 euros. Dans un contexte de crise économique aggravant ces chiffres sont à mettre en relation avec le racolage et la prostitution des étudiantes et des jeunes femmes. Selon un article de juillet 2017 WhatsApp, Viber, Facebook servent aux proxénètes pour recruter et exploiter des étudiantes, poussées par la crise économique à se prostituer sur les réseaux sociaux. Ce phénomène s’amplifie depuis que le gouvernement Talon a  mis en place une opération de « déguerpissement » des espaces publics de Cotonou où travaillaient les prostituées. Tout en prenant d’autres formes la prostitution augmente et met en concurrence les femmes. Par exemple Aïcha, bachelière a décidé de se prostituer loin de sa ville  et au début, pour un week-end avec un client, elle pouvait réclamer  entre 35 000 et 50 000 francs CFA (entre 53 et 76 euros) par jour en dehors des frais de déplacement. Aujourd’hui elle se  retrouve parfois avec 10 000 francs CFA (15,20 euros).

Mylène Flicka  une blogueuse engagée

Cette jeune béninoise de 21 ans en 2017, dont le pseudonyme est Mylène Flicka (en référence au livre Mon amie Flicka, qui raconte l’histoire d’une jument rebelle,) a décidé de promouvoir les jeunes talents d’Afrique et de défendre les femmes. Elle a commencé son blog en 2015 pour s’opposer  à l’homme politique béninois Edgard Guidigbi, « ce fils de femme » qui avait écrit sur Facebook être « hostile au travail salarié des femmes ». La progression de son audience va coïncider avec l’émergence d’un mouvement, présent surtout sur les réseaux sociaux, comprenant de jeunes entrepreneurs, des blogueurs et militants du web qui décident de faire quelque chose par eux-mêmes pour améliorer la vie dans leur pays.

Au Bénin, l’éducation à la sexualité devrait concerner l’école

Mariages forcés, grossesses précoces et rapprochées, avortements dissimulés : en Afrique de l’Ouest, l’entrée dans la sexualité est, pour beaucoup de jeunes filles, chaotique au mieux, mortelle au pire. Au Bénin 8 % des filles sont mariées avant l’âge de 15 ans. Cet article de 2016 relate une étude financée par l’AFD (équipe du professeur Yannick Jaffré)  qui porte sur trois collèges des départements de l’Atlantique et du Littoral. Il ressort de ces travaux que les adolescents sont physiquement « mûrs », mais socialement immatures, ils perçoivent  leur  sexualité (influencée par des scripts mondialisés) comme un jeu corporel distinct des relations affectives « adultes » régies par des conduites respectueuses et des engagements familiaux et sociaux, selon les  normes sociales locales. Le sexe apparaît également comme une  « monnaie d’échange » dans le système scolaire pour des bonnes notes et le passage en classe supérieure. Lorsque les jeunes filles se retrouvent enceintes elles sont renvoyées, condamnées par les familles, abandonnées par les partenaires. Une formation des enseignants s’impose pour faire valoir une posture éthique et vaincre le pouvoir sexuel des enseignants sur les jeunes filles.

Odile, un exemple de mariage forcé

Au Bénin une fille sur dix est mariée avant l’âge de 15 ans, et trois filles sur dix avant 18 ans, selon une étude du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) parue en 2015. Le mariage des enfants, forcé ou non, est défini comme l’union, informelle ou légale, religieuse ou coutumière, de toute personne de moins de 18 ans. Les filles sont mariées de force par leurs parents ou tuteurs, avant même d’être physiquement ou émotionnellement matures, pour devenir des épouses et des mères. Par exemple Odile, 13 ans, qui vit au bord du lac Nokoué, a été vendue comme quatrième épouse d’un homme de 50 ans contre 2 bouteilles de liqueur et 5000 franc CFA. Ces mariages s’expliquent par deux motifs : motif coutumier (les parents marient leurs filles par tradition et pour préserver les liens d’amitié entre les familles), motif économique (extrême pauvreté des ménages constitués de familles nombreuses). En milieu rural pauvre 80% des filles ne terminent pas l’école primaire. En décembre 2015, le Bénin a promulgué la loi sur le Code de l’enfant qui punit les parents qui marient leurs enfants avant 18 ans mais les pratiques clandestines persistent.

Les violences faites aux femmes lors de l’accouchement en milieu sanitaire

Cet article de 2019 fait référence aux travaux de  Jean-Paul Dossou du CERRHUD (Centre de recherche en reproduction humaine et en démographie) de Cotonou. Il s’appuie sur des observations dans quinze centres de santé au cours des 25 dernières années.

Au Bénin  il y a 397 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes selon les chiffres de 2017, le risque inhérent à la grossesse et à l’accouchement imprègne profondément les mentalités. Il faut bien se rendre compte qu’il est près de cent cinquante fois plus probable pour une femme à partir de l’âge de 15 ans de mourir à cause d’une grossesse ou lors de l’accouchement au Bénin qu’en France.  La femme s’abandonne donc au soignant. Du point de vue culturel et symbolique, le rapport entre les soignants et les soignées est très déséquilibré. C’est dans ce déséquilibre que s’installe la violence (violences obstétricales, maltraitances, irrespect…).  L’aspect financier en l’absence de protection sociale est une autre forme de violence. Selon Jean-Paul Dossou: « Payer avant d’accoucher est la première violence faite aux femmes ». Le gouvernement béninois a commencé à mettre en place à partir de 2017 une série d’actions pour moraliser les pratiques de soins.

 

Synthèse réalisée par Anne et Marie-José