Actualités Bénin 16/11/2021

Légalisation de l’avortement au Bénin

Au Bénin, l’Assemblée nationale vote la légalisation de l’avortementA la demande de la femme enceinte, l’interruption volontaire de grossesse peut être autorisée jusqu’à douze semaines.

Le Monde avec AFP

Publié le 21 octobre 2021 à 18h21 – Mis à jour le 02 novembre 2021 à 18h25

L’Assemblée nationale au Bénin a voté dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 octobre la légalisation de l’avortement, auparavant interdit sauf circonstances exceptionnelles. A la demande de la femme enceinte, l’interruption volontaire de grossesse (IVG) « peut être autorisée » jusqu’à douze semaines « lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale », dispose désormais la loi relative à la santé sexuelle et la reproduction.

« Cette mesure vient soulager les peines de nombreuses femmes qui, face à la détresse d’une grossesse non désirée, se trouvent obligées de mettre leur vie en jeu par des pratiques d’interruption de grossesse dans des conditions non sécurisées », a déclaré le ministre de la santé béninois, Benjamin Hounkpatin, lors d’un point presse.

« Eviter des drames »

Près de 200 femmes meurent chaque année au Bénin des suites de complications d’un avortement, selon les chiffres du gouvernement. « Plusieurs familles continuent de pleurer la perte d’un enfant, d’une épouse, d’une mère partie tragiquement à la suite d’un avortement compliqué. Ces blessures sont irréparables. Pourtant on peut bien éviter ce drame qui se joue sous nos yeux », a ajouté M. Hounkpatin. L’avortement était auparavant interdit dans le pays sauf circonstances exceptionnelles, comme lorsque la grossesse était la conséquence d’un viol ou d’une relation incestueuse ou en cas de risque pour la vie de la femme.

La mesure a déclenché une levée de boucliers d’une partie de la société béninoise et notamment de la Conférence des évêques du Bénin, qui, dans un communiqué, affirmait que « la légalisation de l’avortement est la culture de la mort ». « L’acte qui est posé doit être perçu comme une mesure de santé publique dont l’unique objectif est de sauver des vies humaines », a de son côté affirmé M. Hounkpatin.