

Chef de l’Etat : Patrice Talon
Superficie : 113 000 kml2
Population : 12,1 millions
Croissance : 2%
Emission de CO2 (T/ha) : 0,7 (167ème)
Les prochaines élections présidentielles auront lieu en 2021 mais après les législatives de 2019 auxquelles aucun parti d’opposition n’avait pu participer et qui avaient débouché sur une grave crise politique, le scrutin municipal de 2020 a donné une large victoire à la mouvance présidentielle.
Le Bénin connaît ainsi un glissement autoritaire (alors que le pays fut autrefois salué pour sa vigueur démocratique) et en octobre 2020 le Bénin a été retiré de la liste des « pays d’origine sûrs » par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides qui statue sur les demandes d’asile en France. Elle n’a cependant pas entaché les relations franco-béninoises marquées cette année par le vote des députés français en faveur de la restitution importante de biens culturels au Bénin.
Source : Le Bilan du Monde Edition 2021, Le Monde Hors- série
Pour compléter
IDH : 0,520 (2018)
PNB/ha : 902 dollars (2018)
Espérance de vie : 62,7 ans (2018)
Revendication longtemps restée vaine, la restitution de biens spoliés par la France durant la colonisation en Afrique est désormais en voie d’être réalisée. Rompant avec la doctrine présidentielle qui prévalait jusqu’alors, le Président de la République française Emmanuel Macron s’était engagé lors d’un discours à l’université de Ouagadougou au Burkina Faso en 2017 à des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain. La loi relative à la restitution de biens culturels à la République du Bénin et à la République du Sénégal du 24 décembre 2020 marque un premier pas en la matière. En effet, cette loi acte le transfert de propriété de vingt-six objets provenant du palais des rois d’Abomey au profit du Bénin. L’ensemble des œuvres composant « le Trésor de Béhanzin » furent dérobées lors de la colonisation et étaient conservées au Musée du quai Branly à Paris. Cette loi rétrocède également un sabre avec fourreau attribué à El Hadj Omar Tall au Sénégal. Désormais ces trésors africains profiteront au public béninois et sénégalais.
Outre des obstacles politiques sur la manière de procéder à la restitution, le législateur français a dû composer avec les contraintes inhérentes au droit français. Effectivement, les musées français sont soumis à un principe d’inaliénabilité des collections publiques, ce qui empêche de facto la restitution d’œuvres. Le rapport Savoy-Sarr* suggérait une modification du code du patrimoine et l’édiction d’une procédure spécifique reposant sur un accord bilatéral entre l’Etat africain et l’Etat français. Ce n’est pas la voie qui a été décidée par le gouvernement qui a préféré une loi de circonstance dérogeant ponctuellement au principe d’inaliénabilité. Ainsi après avoir fait l’objet d’un déclassement, les œuvres seront restituées dans un délai d’un an au Bénin et au Sénégal. L’adoption de ce texte scelle une étape importante et devrait encourager d’autres pays africains comme la Côte d’Ivoire, l’Ethiopie, Madagascar et le Tchad, à réclamer leurs biens. La tâche s’annonce colossale dans la mesure où le rapport Savoy-Sarr estime que près de 90 000 œuvres d’arts ou objets africains figurent dans les collections françaises.
*Le « Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle» a été remis en novembre 2018 au Président de la République. Il est le fruit du travail de deux universitaires Mme Bénédicte Savoy, Professeure à Université de Berlin et de M. Felwine Sarr, Professeur à l’Université Gaston-Berger de Saint-Louis au Sénégal.
La réforme du franc CFA a été négociée tout au long du second semestre 2019. Elle concerne huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo.
Suite à l’accord du 21 décembre 2019 annoncé par le président ivoirien Alassane Ouattara en présence d’Emmanuel Macron la France a entériné officiellement la fin du franc CFA qui devrait dorénavant s’appeler l’éco en Conseil des Ministres le 20 mai 2020 et par un vote à l’Assemblée Nationale le 10 décembre 2020, mais sans renoncer pour autant à son engagement financier en Afrique.
Paris renonce au dépôt auprès du Trésor français de la moitié des réserves de change de la Banque centrale de la zone et se retire de ses instances de gouvernance. La France continuera de jouer son rôle de garant pour cette monnaie qui maintiendra une parité fixe avec l’euro (1 euro = 655,96 francs CFA). Ce point est amené à évoluer lorsque la monnaie commune ouest-africaine verra le jour. En effet l’éco devrait devenir à termes une monnaie commune aux 15 pays de la Cédéao, mais cela implique la création d’une banque centrale, le choix d’un régime de change etc. : ce que l’Europe a mis une quinzaine d’années à faire pour lancer l’Euro.
Le sujet fait débat. Pour l’économiste togolais Kako Nubukpo c’est une réforme symbolique mais qui signifie la reconnaissance par la France et les gouvernements africains qu’il existe un « sujet CFA ». Pour d’autres, comme l’économiste sénégalais Ndongo Sylla les africains n’ont pas besoin d’une monnaie unique.
A suivre …
CFA : Le franc CFA est né le 26 décembre 1945, jour où la France ratifie les accords de Bretton Woods et procède à sa première déclaration de parité au Fonds monétaire internationale (FMI). Il signifie alors “franc des Colonies Françaises d’Afrique”.
Il prendra par la suite la dénomination de “franc de la Communauté Financière Africaine” pour les Etats membres de l’Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), et “franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale” pour les pays membres de l’Union Monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) (source : https://www.bceao.int/fr)
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Cédéao : Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.